Il y a déjà un mois, il y a eu un grand changement à la Datcha. Pour ceux qui connaissent la maison, la transformation est surprenante. Nous avions des vieilles fenêtres qui laissaient passer l’air frisquet et je ne vous parle même pas de la porte d’entrée qui ressemblait plus à une porte d’isba que de datcha. Les dernières semaines la porte ne fermait plus, il était temps de changer.

Les travaux ont commencé et la maison a été trouée de toute part en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le froid prenant possession de chaque pièce, impossible de travailler. Mais le résultat en valait la peine. Et pour fêter cet évènement j’ai suspendu une guirlande de tulipes dans l’entrée aux couleurs de l’isba-placard construit par le patron. Je souris toujours quand je vois les visiteurs s’arrêter pour la contempler avant d’entrer.

Vous le savez tous, j’aime passionnément le rose, mais j’aime aussi le vert mais pas n’importe lequel, un vert qui vous en met plein les yeux, celui qu’on trouve facilement dans notre région pluvieuse.

Au 2e jour de travaux, j’ai eu l’heureuse surprise de découvrir les artisans penchés sur mes origamis. Le premier jour j’avais commencé un des 2 tableaux coeur, puis comme mon atelier avait été bâché je n’ai pu y toucher que le soir où j’ai rattrapé le temps perdu. Le lendemain en retirant les bâches un des artisans me fait remarquer que j’avais bien avancé, car il avait pris le temps de regarder où j’en étais. Nous avons discuté origami et nous avons été suivis par le reste de l’équipe, dont le chef de chantier. Il ont fait le tour donnant leur avis et montrant de l’intérêt.

Je garde ce précieux souvenir, comme l’une des plus belles récompenses, car rien ne les obligeait à s’intéresser à ce que je fais, je ne me serais jamais doutée que des Turcs bâtis comme des statues soviétiques, à l’accent vraiment turc, au parler français approximatif, mais fort sympathiques aiment mon travail.

Depuis j’ai rangé les patous dans le placards, car je n’ai plus froid quand je travaille, sans parler de la lumière qui envahit l’atelier. C’est dans cette atmosphère que je vous ai préparé une surprise pour la vente. Je suis comme mes filles, je suis impatiente de vous la montrer, je trépigne, vais-je tenir jusqu’à lundi?